C’est l’histoire d’un navire, échoué sur une plage,

La coque ensablée, enchaînée par les algues,

Qui frémit encore à l’appel du grand large,

Survivant aux marées qui si souvent le narguent.

Le berceau de son âme repose sur un banc de corail,

Tanguant sa solitude dans l’estuaire de tant d’aurores,

Que les secondes exhibent l’horizon à son gouvernail,

Sans que l’écume des jours ne lui fasse perdre le nord.

Dans ses cordages mouillés, s’enchevêtrent les souvenirs,

Comme naufragés dans les brumes de rêves évaporés,

Où pointe du haut de son mât le couchant des soupirs,

Alors que le chant des sirènes chaloupe ses pensées.

Ses fonds de cale bercés par les tendres roulis de l’océan

S’enivrent des embruns du cap de bonne espérance,

Les amarres prêtes à flirter avec l’envol du cormoran,

Et jeter son ancre près des lagunes d’un port de plaisance.

Sous les nuits étoilées, ses voiles offertes aux vents,

Il s’inspire des airs du temps, sans jamais désespérer,

Qu’un jour peut être, un capitaine au cœur vaillant,

 Saura le remettre à flots, bravant pirates et flibustiers.

© Gemma - 31/03/2008